Type Here to Get Search Results !

À Metz, des restaurateurs s'entraînent déjà à contrôler le passe sanitaire

L'initiative de l'UMIH Moselle doit permettre d'éviter les couacs lors des vrais contrôles la semaine prochaine.

Avec quelques jours d'avance sur le calendrier, le contrôle du passe sanitaire est déjà une réalité dans une poignée de bars et de restaurants français. L'Union des Métiers et des Industries de l'Hôtellerie (UMIH) de Moselle a ainsi pris les devants en lançant un entraînement «grandeur nature» dans cinq restaurants volontaires pour permettre à ses adhérents de s'organiser avec plus de fluidité. Le contrôle se fait pour l'instant à titre informatif, jusqu'à l'entrée en application de la loi le dimanche 1er août, et sans refuser, donc, l'accès aux clients qui ne seraient pas en mesure de présenter leur passe.

Il s'agit avant tout de prendre de l'avance sur l'organisation technique et humaine pour «anticiper les éventuels problèmes qui se poseront» explique Christophe Thiriet, vice-président de l'UMIH Moselle et propriétaire du restaurant Émile et Lola qui participe à l'expérimentation. L'objectif est de «pouvoir donner des conseils à tous les adhérents» et de nous préparer concrètement à l'entrée en vigueur du passe sanitaire. Il faut à la fois déterminer «comment s'effectuera le contrôle» et «apprendre à réagir face aux potentiels refus de personnes qui ne voudraient pas le présenter».

Des conséquences économiques
Christophe Thiriet estime que «25% des personnes ne disposaient pas d'un passe sanitaire » à l'entrée de son restaurant lundi. L'application stricte de la loi dès la semaine prochaine pourrait donc avoir un impact significatif sur son chiffre d'affaires. Pour le propriétaire de la crêperie Le Saint-Malo, Stéphane Caillard, seuls «10 à 15% des clients ne sont pas en mesure de présenter le passe, sans oublier les personnes qui ne l'ont pas sur eux n'étant pas au courant du dispositif».

Pour les bars, le contrôle du passe sanitaire pourrait cependant être plus problématique. Ceux-ci sont en effet fréquentés par une population plus jeune et donc moins vaccinée. Chris Periquet, qui possède l'Irish Pub de Metz, explique que «50% des clients n'avaient pas le passe sanitaire lundi soir». «La vraie question pour nous est de savoir si l'on va vraiment perdre la moitié de notre clientèle», confie-t-il.

Ajustements techniques
D'un point de vue technique, les contrôles dans les restaurants se font, soit à l'accueil lorsque les clients attendent d'être placés par un serveur, soit assis s'ils se sont installés directement. Pour les bars, là encore les choses s'annoncent plus complexes en raison de la forte mobilité des consommateurs. À l'Irish Pub de Metz, un système de tampons sur les mains a été mis en place pour «éviter de contrôler plusieurs fois les mêmes personnes» et «gagner du temps».

Les contrôles pourraient cependant s'allonger considérablement sur les périodes d'affluence comme le week-end. «La vérification peut prendre jusqu'à 30 ou 35 secondes, car les clients ne savent pas toujours ou trouver le QR code sur leur smartphone», explique le gérant de la crêperie Le Saint-Malo.

Il a enfin fallu traiter de la question des appareils à utiliser pour scanner les passes des clients. Les salariés des restaurants que nous avons pu contacter utilisent encore leur téléphone personnel, mais un arbitrage devra être réalisé au cas par cas par chaque restaurateur.

En ligne, une campagne d'avis négatifs
Pour l'instant, les restaurateurs se disent rassurés par les réactions de leurs clients. Le restaurant Le Saint-Malo a bien rencontré quelques «râleurs», mais reste optimiste : «globalement, les clients sont très compréhensifs». «Certains ne comprennent pas toujours qu'il s'agit seulement d'un entraînement, il faut donc prendre du temps pour l'expliquer», raconte le propriétaire de l'Irish Pub.

Des commentaires plus véhéments ont toutefois émergé en ligne. Les cinq restaurateurs participant au dispositif ont été visés par une campagne de boycott et plusieurs avis négatifs ont été publiés sur les pages Google des restaurants ces dernières heures. Christophe Thieret assure que les critiques relèvent davantage de «l'action politique que de l'action réelle». «Les avis Google négatifs ne proviennent même pas de vrais clients.» Certains profils ont en effet mis un avis négatif sur les pages de tous les restaurants du dispositif sans s'y être donc apparemment rendus.

Les restaurateurs tiennent également à rappeler que les mesures ne relèvent pas de leur propre initiative et que les sanctions seront extrêmement lourdes pour les professionnels qui n'appliqueront pas la loi. Si des débordements étaient toutefois à déplorer, ils se demandent également comment gérer la situation : «Nous ne sommes pas des videurs ou des portiers». Aucun des restaurants interrogés n'a de plus prévu d'embaucher du personnel supplémentaire pour les vérifications des passes sanitaires.


Tags

Enregistrer un commentaire

0 Commentaires