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Guerre en Ukraine : «J'avais besoin de le faire», Stakhovsky se justifie après son départ pour rejoindre l'armée ukrainienne

Sergiy Stakhovsky a délaissé le tennis pour défendre son pays. L'Ukrainien raconte les premières heures de son retour

Sergiy Stakhovsky a, comme nombre d'autres sportifs ukrainiens, rejoint la réserve militaire de son pays. Le natif de Kiev s'est livré dans L'Équipe sur ce qu'il voyait.

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Après un long voyage de dizaines d'heure, le tennisman a rallié la capitale ukrainienne non sans difficulté. «Les gens se méfient d'éventuels petits groupes d'assaut russes, donc ils te regardent avec beaucoup de suspicion quand tu essaies de passer. On nous a déjà pointés un flingue sur la tête sur la fois plusieurs fois.»

«J'espère que je pourrai revoir ma femme»

Celui qui se définit comme un patriote s'est senti dans l'obligation d'aider les siens. «C'est quelque chose que je ressentais beaucoup en moi, que j'avais besoin de faire». Non sans quelques regrets et inquiétudes. «Tout le monde a essayé de m'arrêter. J'espère simplement que je pourrai revoir ma femme et lui demander pardon.»

Équipé de gilets pare-balles que des connaissances lui ont fournis, le joueur de 36 ans participe à l'effort collectif sur place. «Sur place, ils te donnent une arme et tu attends les ordres. On charge et on décharge. J'espère ne pas avoir à faire quoi que ce soit de plus.» S'il n'est pas sur le front, Stakhovsky reste dans un état d'alerte permanent. «Dès que les sirènes se déclenchent, on va se cacher en sous-sol. La nuit dernière, c'est arrivé trois fois. Sirènes ou pas, je dors vraiment très peu depuis trois jours.»

«Nous avons besoin du monde»

Le longiligne joueur de 1m93 a déjà été confronté aux horreurs de la guerre et le raconte. «Il n'y a eu qu'un bombardement à Kiev aujourd'hui. Ils ont essayé de détruire la tour de télévision. Ils n'ont pas réussi mais ont tué cinq civils.» Et en profite pour passer un appel à l'aide au monde occidental. «C'est totalement fou et ça doit s'arrêter. Mais l'Ukraine, seule, ne peut pas y arriver. Nous avons besoin du monde.»

Pas effrayé par la mort, Stakhovsky conclut en tentant de relativiser, voire de philosopher. «J'essaie de ne pas penser à la mort. On peut tous mourir pour de nombreuses raisons, personne ne sait quand ça va arriver donc pourquoi s'embêter à penser au pire.» Ce mercredi, la FIFPro a annoncé le décès de deux footballeurs professionnels ukrainiens également partis au front.

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